Comprendre l’intolérance orthostatique dans l’EM/SFC et la COVID longue

L’intolérance orthostatique (IO) est un état dans lequel les individus ressentent une série de symptômes invalidants lorsqu’ils se tiennent debout, qui s’améliorent ou disparaissent souvent lorsqu’ils s’allongent. Ces symptômes comprennent des vertiges, des étourdissements, un brouillard cérébral, un rythme cardiaque rapide et de la fatigue. L’IO survient lorsque le corps lutte pour réguler le flux sanguin et maintenir une pression artérielle adéquate en réponse à des changements de posture, tels que le passage de la position assise ou allongée à la position debout.

Dans ce contexte, le Life Improvement Trial (LIFT) ou “ Essai sur l’amélioration de la vie “, est un essai clinique portant sur deux médicaments  :  la pyridostigmine (communément appelée Mestinon) et la naltrexone à faible dose (LDN), à la fois séparément et en combinaison. Il vise à explorer leur potentiel en tant que traitements de l’EM/SFC et de l’intolérance orthostatique, dans le but d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par ces affections.

Bien que l’intolérance orthostatique puisse toucher n’importe qui, elle est particulièrement répandue chez les personnes atteintes d’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) et de COVID longue. Des études suggèrent qu’un pourcentage significatif de personnes vivant avec ces pathologies souffrent d’une forme d’intolérance orthostatique, telle que le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS) ou d’hypotension orthostatique (HO).

Dans le contexte de l’EM/SFC et de la COVID longue, l’IO ne contribue pas seulement à l’inconfort quotidien, mais elle exacerbe également d’autres symptômes tels que le dysfonctionnement cognitif et le malaise post-effot (MPE). Il est essentiel de reconnaître et de comprendre l’IO pour gérer efficacement les symptômes et améliorer la qualité de vie des personnes touchées.

Les bases : L’intolérance orthostatique (IO)

Qu’est-ce que l’intolérance orthostatique  ?

L’intolérance orthostatique (IO) désigne l’incapacité de l’organisme à réguler efficacement la pression artérielle et le rythme cardiaque en position debout. Ce dysfonctionnement du système nerveux autonome entraîne souvent des symptômes tels que des vertiges, une accélération du rythme cardiaque, de la fatigue et des évanouissements.

Dans des maladies telles que l’EM/SFC et la COVID longue, l’IO contribue de manière significative à l’incapacité quotidienne, ce qui rend essentiel un dépistage précoce et un traitement ciblé.

Principaux sous-types d’IO

• Hypotension orthostatique (HO)  : Une chute significative de la pression artérielle en position debout, définie par une diminution de ≥20 mmHg de la pression artérielle systolique ou de ≥10 mmHg de la pression artérielle diastolique dans les 3 minutes suivant la mise en position debout. Les symptômes comprennent souvent des vertiges, une vision floue et des évanouissements.
• Syndrome d’intolérance orthostatique posturale (POTS/STOP)  : Augmentation anormale de la fréquence cardiaque de ≥30 battements par minute (bpm) (ou ≥40 bpm chez les adolescents) dans les 10 minutes suivant la station debout, sans baisse significative de la pression artérielle. Les symptômes courants comprennent des palpitations rapides, de la fatigue et un brouillard cérébral.
• Hypotension à médiation neuronale (HMN)  : Une chute soudaine de la pression artérielle déclenchée par une station debout prolongée ou par le stress, due à une mauvaise communication entre le cerveau et le cœur. Elle se traduit souvent par des évanouissements, des vertiges et une fatigue extrême.

Pour un examen approfondi de ces sous-types, consultez le site web de ressources sur les syndromes d’IO.

Symptômes d’intolérance orthostatique

L’intolérance orthostatique présente un large éventail de symptômes dont la gravité et la fréquence peuvent varier. Ces symptômes d’intolérance orthostatique s’aggravent souvent en cas de station debout prolongée ou dans des environnements chauds et peuvent s’atténuer en position allongée. Les symptômes courants comprennent  :

• Des vertiges, des étourdissements ou des évanouissements  : Symptôme courant de l’IO, ces sensations surviennent lorsque le flux sanguin vers le cerveau est réduit, ce qui est souvent déclenché par le fait de rester debout pendant de longues périodes.
• Des palpitations ou une accélération du rythme cardiaque  : De nombreuses personnes ressentent une accélération du rythme cardiaque ou des palpitations perceptibles, car le corps tente de compenser la mauvaise circulation sanguine.
• Maux de tête et brouillard cérébral  : les maux de tête et les difficultés de concentration sont fréquents dans l’IO, souvent causés par une réduction du flux sanguin et de l’apport d’oxygène au cerveau.
• Fatigue chronique  : Une fatigue persistante est fréquente dans l’IO, même après le repos, car le corps travaille plus dur pour réguler le flux sanguin.
• Mains et pieds froids  : une mauvaise circulation peut entraîner des extrémités froides, car le sang s’accumule dans le bas du corps au lieu de circuler uniformément.
• Douleurs musculaires et nausées  : L’inconfort musculaire et les nausées peuvent provenir d’une circulation sanguine inadéquate et de la contrainte physique d’une posture verticale prolongée.

La reconnaissance précoce de ces symptômes est cruciale pour une prise en charge efficace et l’amélioration de la qualité de vie.

Quelles sont les causes de l’intolérance orthostatique ?

L’intolérance orthostatique chronique peut résulter d’une combinaison de déséquilibres physiologiques et de déclencheurs externes qui affectent la capacité de l’organisme à réguler la pression artérielle et le rythme cardiaque.

Mécanismes physiologiques

L’IO survient lorsque le système nerveux autonome ne parvient pas à réguler correctement le flux sanguin en position debout. Normalement, lorsqu’une personne se met debout, les vaisseaux sanguins se contractent et le rythme cardiaque s’ajuste pour maintenir le flux sanguin vers le cerveau et les organes vitaux. Dans l’IO, ce mécanisme est altéré, ce qui provoque une accumulation veineuse dans les extrémités inférieures et une réduction du débit cardiaque. Le cerveau n’est alors pas suffisamment irrigué, ce qui entraîne des symptômes d’intolérance orthostatique tels que des vertiges, de la fatigue et des évanouissements.

Déclencheurs et facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent déclencher ou aggraver les symptômes de l’IO, notamment :

• La station debout ou assise prolongée
• Les environnements chauds
• Le stress ou la détresse émotionnelle

Il est essentiel de comprendre ces causes sous-jacentes et ces déclencheurs pour élaborer des stratégies de traitement efficaces et gérer les symptômes au quotidien.

Comment l’intolérance orthostatique est-elle diagnostiquée ?

Le diagnostic de IO implique une combinaison d’antécédents du patient, d’évaluation des symptômes et de tests spécialisés pour évaluer la façon dont le corps réagit aux changements de position. Les professionnels de la santé s’appuient sur des outils et des méthodes de diagnostic décrits dans les ressources du Bateman Horne Center pour identifier avec précision les sous-types d’intolérance orthostatique et leurs causes.

Les principales méthodes de diagnostic comprennent  :

• Test de la table basculante  : Permet de surveiller le rythme cardiaque et la pression artérielle lors du passage de la position allongée à la position verticale.

• Test de la position debout active  : Évalue les modifications de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle après avoir été debout sans aide.

• Test de la fonction autonome  : Évalue la capacité du système nerveux à réguler les fonctions automatiques telles que la tension artérielle et la fréquence cardiaque.

• Test du volume sanguin  : Détermine si un faible volume sanguin contribue aux symptômes de l’IO.

Un diagnostic précis est essentiel pour élaborer des stratégies de traitement et de prise en charge efficaces, car les symptômes de l’IO peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Un professionnel de santé expérimenté dans le diagnostic et le traitement de l’IO peut vous guider tout au long de ce processus, en vous offrant une meilleure compréhension de votre état et une approche personnalisée de sa prise en charge.

Si vous pensez être atteint d’une IO, n’hésitez pas à demander de l’aide à un professionnel. Des spécialistes des troubles du système nerveux autonome ou de la dysautonomie peuvent vous apporter l’expertise dont vous avez besoin pour gérer vos symptômes et améliorer votre qualité de vie.

L’IO dans l’EM/SFC et la COVID longue

L’IO est particulièrement répandue chez les personnes atteintes d’EM/SFC et de COVID longue. La recherche a montré que le dysfonctionnement autonome joue un rôle important dans ces deux pathologies, l’IO se présentant fréquemment comme un symptôme clé.

• Dans l’EM/SFC : de nombreuses personnes atteintes d’EM/SFC souffrent d’IO, avec des sous-types tels que le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS/ STOP) et l’hypotension à médiation neuronale (HMN), qui sont courants. Il est important de noter que le syndrome de tachycardie orthostatique posturale est un type spécifique d’IO, caractérisé par un rythme cardiaque anormalement rapide en position debout, tandis que l’hypotension à médiation neuronale se traduit par une chute soudaine de la pression artérielle. Ces symptômes s’aggravent souvent après un effort, contribuant ainsi au MPE.

• Dans la COVID longue : les infections virales, y compris le SARS-CoV-2, sont des déclencheurs connus de dysfonctionnement du système nerveux autonome, entraînant des symptômes d’IO tels que des vertiges, des battements cardiaques rapides et de la fatigue.

Comprendre la connexion entre l’EM/SFC, la COVID longue (CL), et le POTS est essentiel pour faire progresser la recherche et améliorer les possibilités de traitement pour les personnes touchées par ces affections qui se chevauchent.

Existe-t-il un traitement pour l’intolérance orthostatique ?

Bien qu’il n’existe pas de traitement universel de l’intolérance orthostatique, diverses stratégies de prise en charge peuvent atténuer considérablement les symptômes et améliorer la qualité de vie. Pour ceux qui se demandent si l’intolérance orthostatique est dangereuse, il est important de noter que si la maladie elle-même ne met généralement pas la vie en danger, ses symptômes peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne et présenter des risques, tels que des blessures liées à l’évanouissement.

Le traitement de l’intolérance orthostatique implique souvent une combinaison d’ajustements du mode de vie et de médicaments, adaptés aux besoins et aux symptômes de chaque individu.

• Ajustements du mode de vie : Des changements simples, tels que rester hydraté, augmenter la consommation de sel (sous contrôle médical), porter des vêtements de compression et éviter les stations debout prolongées, peuvent aider à gérer les symptômes. 

• Les médicaments : Dans certains cas, les prestataires de soins de santé peuvent prescrire des médicaments pour traiter des symptômes spécifiques de l’IO. Les options courantes comprennent  :

• Bêta-bloquants  : Pour réguler le rythme cardiaque et réduire les palpitations.

• Midodrine  : Pour aider à maintenir la pression artérielle et réduire les vertiges.

• Fludrocortisone  : Pour augmenter le volume sanguin et améliorer la circulation.

 Clause de non-responsabilité : Les informations fournies ici sont uniquement destinées à des fins éducatives et ne doivent pas être considérées comme des conseils médicaux. Consultez toujours un professionnel de la santé qualifié avant de modifier votre plan de traitement ou de commencer à prendre de nouveaux médicaments.

Vivre avec une intolérance orthostatique

La gestion de la vie quotidienne avec l’IO nécessite une approche proactive et des stratégies cohérentes. Les personnes vivant avec une IO bénéficient souvent de routines structurées et d’habitudes réfléchies pour réduire les poussées de symptômes.

•  Hydratation et nutrition : Boire de l’eau en quantité suffisante et consommer des liquides riches en électrolytes peut favoriser un meilleur volume sanguin et une meilleure circulation.

• Sensibilisation à l’environnement : Éviter les environnements chauds, rester au frais et minimiser les stations debout ou assises prolongées peut prévenir les pics de symptômes.

• Vêtements de contention : Les vêtements de compression pour les jambes et l’abdomen peuvent aider à réduire l’accumulation de sang dans les extrémités inférieures.

Pour des conseils plus complets, vous pouvez vous référer à la ressource comment gérer l’intolérance orthostatique, qui fournit des stratégies détaillées pour la gestion des symptômes et l’adaptation du mode de vie.

Soutenir la recherche et la sensibilisation à l’EM/SFC, à la COVID longue et à l’intolérance orthostatique

La recherche continue sur l’IO et ses liens avec l’EM/SFC et la COVID longue est essentielle pour faire progresser notre compréhension, améliorer les outils de diagnostic et mettre au point des traitements plus efficaces. Les scientifiques et les professionnels de la santé travaillent sans relâche pour découvrir les mécanismes sous-jacents de l’IO et identifier des thérapies ciblées susceptibles de soulager les personnes touchées.

À l’Open Medicine Foundation Canada (OMFCA), nous sommes profondément engagés dans le financement d’initiatives de recherche révolutionnaires visant à aborder les complexités de l’IO, de l’EM/SFC et de la COVID longue. Par le biais d’études collaboratives et de projets innovants, nous nous efforçons d’apporter de l’espoir à des millions de personnes dans le monde qui doivent faire face à ces pathologies difficiles.

Chaque contribution, quelle qu’en soit la taille, joue un rôle crucial dans l’avancement de cette recherche et dans la réalisation de changements significatifs.

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